Le titre de ce projet renvoi à la taille des organismes unicellulaires comme les Coccolithophoridés dont les coquilles en carbonate de calcium composent la craie des falaises de la côte d’Albâtre.
Six microns (ou micromètres) c’est aussi l’épaisseur de la bâche en polyéthylène avec laquelle je réalise ces formes autoportantes. Basée sur le principe de la poussée d’Archimède et des gradients de masse volumique la forme est évolutive, mouvante et flottante. Les points d’équilibre et le centre de gravité peuvent changer à tout moment en fonction de la température de la masse d’air dans le volume. La température et la forme finale du volume sont dépendants de plusieurs facteurs environnementaux. Sensible, la forme interagit avec les mouvements du public, la température de la pièce et la circulation des masses d’air.
La forme a besoin d’un apport constant d’énergie, directement apportée par les radiateurs de la pièce ou par des lampes. Ce sont des systèmes métastables, fragiles mais résilients. Entre deux niveaux d’énergie légèrement fluctuants le volume retrouvera seul sa forme, mais un léger dépassement ou affaiblissement du niveau d’énergie apporté provoquera la déchirure ou la chute du volume.
C’est aussi un jeu avec l’architecture de l’air, le froid permet de stabiliser les volume au sol et l’air chaud de porter des structures de façon utopique ou irréaliste.
C’est une rencontre entre les notions d’équilibre et d’intimité, entre la forme, l’environnement, le contenu et le contenant. Le film thermosoudé, devenu membrane, est le mince révélateur d’une frontière d’épaisseur microscopique entre le palpable et l’impalpable, le chaud et le froid, le visible et l’invisible.
Les couleurs sont apportées par des diodes multicolores contrôlées par des Arduino et changent en fonction de paramètres temporels ou de capteurs branchés sur les Arduino.
Initié lors d’une première résidence au labo Victor Hugo de Rouen en janvier 2018 ce travail a été présenté au public dans le cadre du CreArt (Network of Cities for Artistic Creation) en mars 2018 au Labo Victor Hugo. C’est un projet qui se poursuit, deux autres résidences ont été effectuées en décembre 2018 et novembre 2019 pour développer de nouvelles formes.