Ces images ne sont pas des photographies à proprement parler, ce sont des modèles numériques en trois dimensions restitués en deux dimensions sans aucune perspective. Elles sont obtenues par l’analyse et l’assemblage de plusieurs centaines de photographies réalisées avec des drones fabriqués sur mesure et programmés avec des outils Open-Sources, détournant les outils de la cartographie scientifique et participant ainsi au développement communautaire de la démocratisation des technologies.
La cartographie raconte l’histoire du monde à travers la perception du temps, c’est tout un pan de la genèse de la Terre qui se révèle par la lisibilité des failles, des fractures ou des accumulations de matériaux. A l’abstraction provoquée par le changement de perspective et d’échelle vient s’opposer un surréalisme des détails, des lignes de relief et des matières au sol. Souvent les paysages sont familiers mais ne se révèlent qu’au prix d’une certaine concentration, certains repères apparaissent, donnent une échelle et offrent un accès à une autre perception de l’image.
Il y a toujours une recherche de l’absence de l’eau et de la révélation de son action sculpturale à différentes échelles temporelles. C’est une exploration des cycles, une sortie de notre temporalité humaine pour intégrer des cycles géologiques et biologiques où l’érosion n’a plus le même sens. La technologie est ici au service du Naturalisme, c’est un hommage à la puissance et à la beauté de la nature et une invitation pour chacun à se connecter à son environnement.